POUR GAGNER SA VIE AU TRAVAIL SANS LA PERDRE

112 Salariés issus des Entreprises du BTP sont morts en 2017 sur chantiers. De plus, un salarié est victime d’un accident toutes les 5 minutes.

Ce chiffre de décès, doit être largement revu à la hausse avec les salariés Intérimaires qui sont les victimes les plus nombreuses, les travailleurs détachés, les Auto Entrepreneurs qui travaillent pour les Entreprises du Bâtiment et des Travaux Publics, car ceux-ci sont non comptabilisés.

Les Pouvoirs Publics (Carsat, Ministère …) et les Fédérations patronales se refusent de faire et de diffuser le calcul des morts de nos professions.

La CGT Construction Bois Ameublement estime que la somme des morts au travail de nos professions équivaut environ à un mort par jour travaillé chaque année (226) sur nos chantiers, cela en comptant toutes les catégories de travailleurs citées ci-dessus.

Vous nous direz comment se fait-il que l’on n’en entende pas parler ?

Les médias ne font pas échos des drames dont sont victimes les travailleurs du BTP. Au mieux parait un entrefilé minimaliste et laconique dans la presse régionale en laissant dans l’anonymat le défunt et surtout en évitant de citer le nom de l’Entreprise qui l’employait. (Il ne faudrait pas que cela égratigne l’image de celle-ci, surtout si le maître d’œuvre ou elle-même appartient à un groupe du CAC 40)

C’est une double disparition que subie la victime. Non seulement l’ouvrier est décédé, mais un silence assourdissant efface l’évènement et fait oublier que quelques secondes avant le drame, le travailleur était un homme avec une histoire, des projets, une famille, des amis… Cette mise sous silence ne peut être que volontaire.

Chacun d’entre nous peut constater que lorsque qu’un policier, un pompier ou un militaire meurent en mission ou en opération, (ce qui est tout autant dramatique même s’ils exercent des métiers à risques) les médias, les responsables politiques font preuves d’empathie et en parlent. C’est environ une quarantaine de personnes des services de sécurités qui décèdent dans l’exercice de leurs fonctions chaque année. Cela fait la une des journaux nationaux, de la télévision, des radios.

En revanche lorsqu’un ouvrier du Bâtiment ou des Travaux Publics meurt sur chantier rien ne parait. Pourquoi cette différence de traitement ? Mourir sur un chantier du BTP ce n’est pas médiatique ?

Comment doit-on caractériser le fait de perdre sa vie du fait qu’un employeur n’a pas mis les moyens humains et financiers pour assurer la sécurité des salariés ? Comment déterminer le fait que votre employeur ait voulu raccourcir les délais normaux de réalisation ou de vouloir gagner plus d’argent ? Cela ne peut être un homicide involontaire contrairement à la caractérisation des faits par les procureurs et juges car ce sont des choix comptables de l’employeur au contraire bien volontaires.

Cette déconsidération des salariés a aussi des conséquences irrémédiables sur leurs intégrités physiques. Des conséquences graves d’accidents du travail ont pour résultats des situations de handicap, voire en reconnaissances de maladies professionnelles avec à la clef une issue quasi systématique de licenciement pour inaptitude.

La CGT Construction Bois Ameublement heurtée par l’accident de Guillaume Garrido le 17 Aout 2018 et par le comportement de son entreprise utilisatrice Eurovia (groupe Vinci) s’est portée partie intervenante dans la procédure en cours et pour que cela ne se produise plus jamais. 

Le décès de Guillaume, c’est une catastrophe, une famille effondrée, une vie gâchée et non seulement un dossier traité par un responsable QHSE (Qualité-Hygiène-Sécurité-Environnement) ou et par le Directeur d’une Entreprise, tous deux n’ayant comme buts que de cacher la responsabilité de l’Entreprise, et la leur personnellement afin que cela ne ternisse pas leur belle image entrepreneuriale.

La FNSCBA envisage en lien avec la famille, le dépôt d’une plaque commémorative sur le chantier pour interpeller les politiques, les responsables patronaux du BTP .

Pour que jamais plus une petite fille attende un soir son papa qui ne rentrera pas.